Il existe un ensemble de freins au niveau de la bouche des bébés, des enfants, des adolescents et même des adultes.

  • Frein de la langue : Il s’agit d’une structure membraneuse qui relie la face postérieure de la langue au plancher buccal. S’il est très étendu, fibreux et très épais, il peut être restrictif et donc gêner le nourrisson.
  • Frein de lèvre : C’est un tissu fibreux qui relie les lèvres aux os de la mâchoire. Lorsqu’il s’attache trop près des dents il provoque des problèmes de gencive et/ou de malposition dentaire. Dans ce cas le frein s’attache entre les deux incisives centrales et empêchera la fermeture de l’espace lorsque toutes les dents se mettront en place.
  • Frein de joue : Membrane entre la joue et la gencive, paire ou impaire. On remarque une asymétrie de la face, conjonctivite souvent remarquée du côté homolatéral au frein et des tensions dans le visage, Ce frein peut être restrictif et donc gêner le bébé.
frein langue
frein levre
Images LMDM

Conséquences d’un frein restrictif.

Mère allaitante :

  • Diminution de la lactation (tétées trop courte, pas de vidange complète des canaux.)
  • Douleur à la mise au sein (crevasses, canal bloqué, engorgement, mastite, dépression, fatigue, vasospasme du mamelon, mycose mammaire, réflexe d’éjection fort…)

Nourrisson :

  • Cassure dans la prise de poids.
  • Reflux (RGO, nausées, vomissement.)
  • Coliques (pleurs, s’agite, ne dort pas.)
  • Ne s’accroche pas au sein (glisse, fait le pic-vert), tète tout le temps, frustration au sein, ampoule de la lèvre supérieure…
  • Pousse le biberon, le lait coule aux commissures de lèvres, fausse route.
  • Mycose buccale.

Enfant et Adulte : Avec un frein de langue restrictif, le fonctionnement de la cavité buccale est perturbé dans son ensemble. Ce sont véritablement les mouvements de la langue, des joues, des lèvres qui permettent le développement harmonieux du visage du bébé. Un développement qui se joue dans les trois premières années de sa vie ! À l’âge adulte, plusieurs symptômes physiques associés à un frein de langue restrictif ont pu être observés comme le menton et la mâchoire en arrière, le visage en longueur, la mâchoire mal alignée, le sourire gingival.

  • Développement cranio-maxillo-facial et malocclusion (malposition dentaire, caries, troubles de l’ATM, palais étroit.)
  • Diction (zozotements, difficulté à rouler les R, à prononcer les sons S, T, D, L, N, perte de confiance.)
  • Infection ORL (otite, amygdales et adénoïdes hypertrophiées, rhinite.)
  • Alimentation et déglutition (refus d’alimentation solide, aversion orale, reflux nauséeux, fausse route, vomissements, gaz, aérophagie.)
  • Respiration et sommeil (respiration buccale, ronflements, apnée du sommeil, bruxisme, respiration bruyante, fatigue au réveil.)
  • Céphalées (migraines, maux de tête.)
  • Autres maux (mauvaise posture, rachialgie, torticolis, fatigue.)

En Ostéopathie.

Jusqu’à un an, un an et demi, le crâne de l’enfant est très malléable. Il est alors possible d’agir en ostéopathie crânienne pour traiter la cause et ainsi éviter les effets à long terme liés à un frein de langue restrictif. Le traitement consiste en un relâchement des tensions des chaînes musculaires antérieures et postérieures, ainsi que de l’ensemble des muscles reliés à la base du crâne et de la gaine viscérale du cou. Un travail sur les fascias est indispensable. Il s’agit de membranes fibro-élastiques qui enveloppent des groupes de muscles et certains organes dont elles assurent le maintien.

L’éducation et la rééducation de la fonction de la langue se feront à travers des exercices qui seront montrés et expliqués en consultations à reproduire au domicile :

  • Latéralisation (droite et gauche, pour porter le bolus alimentaire lors de la mastication.)
  • Extension (permet d’attraper le mamelon, tétine.)
  • Élévation (lever la langue au palais, indispensable pour obtenir la pression négative dans la bouche et donc l’aspiration du lait.)
  • Coupe (indispensable pour avoir une bonne étanchéité sur le sein, tétine, évite les fuites de liquide par les commissures.)
  • Péristaltisme (le mouvement de la langue tel une vague, de la pointe à l’arrière de la langue, pour stimuler le mamelon et porter le lait dans la gorge.)
  • Étalement au repos (afin de moduler le palais et ouvrir les voies respiratoires.)
  • Élasticité (la langue doit être capable sans effort de demeurer au palais, sinon quand elle retombe, on dit qu’elle fait un « clic ».)

Cette éducation et rééducation myo-fonctionnelle est indispensable avant et après une frénectomie afin de récupérer une fonction et une position optimale de la langue.

La prise en charge du frein de langue restrictif doit être pluridisciplinaire (pédiatre, ostéopathe, conseillère en lactation, sage-femme, orthophoniste, etc.) pour traiter les tensions et la fonction des muscles.